«Je vote, ils dégagent» : Mélenchon lance sa caravane des droits
Le candidat à l’élection présidentielle va envoyer ses militants dans les quartiers populaires pour inciter les habitants à s’inscrire sur les listes électorales, avec l’objectif de faire «dégager» «la caste», dont Hollande.
«Ce n’est pas une campagne destinée à être bisounours»
C’est Mathilde Panot, militante mélenchoniste et coordinatrice du projet, qui prend d’abord la parole : «On va aller dans les quartiers populaires. On va parler de l’accès aux droits et notamment d’un droit fondamental : l’accès au vote.» Du 19 juillet au 28 août, une puis deux caravanes véhiculant trois militants chacune vont parcourir la France – d’abord l’Ile-de-France, avant un tour en région. 51 étapes sont prévues, en lien avec des militants, répartis en «groupes d’appui» sur place. Simulateurs de droits sociaux et aide aux démarches d’inscription sur les listes électorales sont prévus. 3 millions de personnes en France n’y sont pas inscrites, alors qu’elles peuvent y prétendre, tandis qu’environ 6 millions d’autres sont «mal inscrites», ne pouvant donc faire valoir leur voix. Pour Jean-Luc Mélenchon, le fait de réinvestir son droit de vote«permet de reprendre pied» dans la société et de lutter contre les discours sur l’assistanat. Même s’il estime «que ça ne va pas être simple» du fait d’un «énorme rejet de la vie politique» des habitants des quartiers populaires, il souhaite «remobiliser les gens».
Outre ce programme d’éducation populaire à la citoyenneté, Jean-Luc Mélenchon a une idée bien précise : faire «dégager» ce qu’il nomme «la caste». Comprendre, pêle-mêle, Hollande, Sarkozy, Jean-Claude Juncker ou encore José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne qui vient d’intégrer la banque d’affaires Goldman Sachs. «Ce n’est pas une campagne destinée à être bisounours», assure l’ex-membre du Parti socialiste, qui vient de lancer une affiche au message clair : «Je vote, ils dégagent !». Et un Français de plus inscrit sur les listes électorales est potentiellement une voix en plus… Pour lui même. Jean-Luc Mélenchon se défend pourtant de faire «une campagne électorale au sens classique du terme» : «L’idée, c’est de faire une campagne instructive et utile au pays.» Participera-t-il à une des étapes, volant en main et cheveux au vent ? «Peut-être que oui. Mais, à ce moment-là, je ne dirais pas quand.» Il sera en tout cas présent le 28 août, à Toulouse, à l’occasion du pique-nique «bilan» du projet.